Un sujet plus compliqué qu’il n’y paraît…

L’aspect textile étant un grand classique, il paraît assez normal que beaucoup de concepteurs d’étuis pour produits de luxe (cosmétiques, parfums et spiritueux en particuliers) se soient un jour demandés comment il pouvaient utiliser de la toile (ou au moins un aspect toile) dans leurs designs.

Mais ils se sont souvent heurtés à au moins un de ces obstacles :

  1. La délicate compatibilité avec le carton
  2. L’impression
  3. Le difficile contournement de la matière « toile »
  4. Le coût

 

Etuis et Toiles : la délicate compatibilité avec le carton

C’est l’histoire de deux matériaux qui n’étaient pas faits au départ pour se rencontrer : le carton qui se travaille en feuilles et le tissu qui se présente en rouleaux. Le tissage est un procédé industriel linéaire qui navigue entre la tension, la fibre et la bobine. La toile obtenue est vivante, froissable et déformable. Elle a par ailleurs son caractère propre quant à sa réaction à l’humidité. Sur la rive d’en face, le carton est lui aussi vivant et réactif à l’humidité, mais l’un et l’autre ne se suivent pas aveuglément…

Ainsi, quand on colle une toile sur un carton sans précaution particulière, il est quasi-inévitable d’obtenir une matière sujette à la déformation, en particulier le phénomène de tuilage.

Or cet effet n’est pas particulièrement recherché dans un étui de luxe !

Il est donc primordial d’aller vers une solution de complexage qui prenne ce phénomène en compte, soit avec une toile très peu vivante, soit avec un procédé de complexage très pointu, où les phénomènes de réaction à l’humidité soient parfaitement maîtrisés. Ces produits existent sur le marché, mais les choix d’aspects en sont limités d’autant.

 

Etuis et Toiles : l’impression

Qu’il s’agisse d’offset, de dorure à chaud ou de numérique, tous ces procédés d’impression peuvent être compatibles avec la toile, encore faut-il prendre quelques précautions :

  • S’assurer que le matériau complexé ou à effet textile n’est pas sujet au tuilage (rendant la prise de la feuille sur le margeur trop délicate et le repérage aléatoire)Carte Invercote flockée + grain toile
  • Vérifier que la définition du point corresponde à votre besoin : les phénomènes de capillarité et les creux peuvent être gommés par des traitement spéciaux de la toile
  • S’assurer que les traitements spéciaux sus-mentionnés n’ont pas altéré la surface au point d’ôter tout effet textile, en particulier au toucher (qui peut devenir trop « plastique »)
  • Pour le numérique, vérifier que l’encre et les procédés d’impression sont compatibles avec la toile utilisée (beaucoup de tisseurs ont mis au point des qualités spécifiques à tel ou tel procédé numérique)
  • Pour la dorure à chaud, s’assurer que le film utilisé est compatible avec votre toile et avec la définition visée (pour des graphismes tout en finesse, il existe par exemple des trames très fines sur lesquelles creux et bosses ne sont plus visibles sur la dorure)

 

Etuis et Toiles : le difficile contournement de la matière « toile »

Jusqu’ici, nous n’avons abordé que les toiles véritables utilisables pour réaliser des étuis. Mais dans la grande majorité des cas, ce sont des ersatz de toile qui sont utilisés, pour des raisons de coûts, voire pour des choix graphiques assumés.

Parmi ces cousins de la toile, on peut différencier au moins deux branches :

  • La famille proche, qui garde les caractéristiques essentielles (visuel, toucher) : les toiles enduites sur carton, les matières flockées/grainées sur carton.
  • La famille plus éloignée, qui ne conserve qu’une partie des caractères : les pelliculés toilés (visuel), les cartes enduites à grain toile (visuel), les papiers de création grainés (visuel et une partie du toucher), les imprimés/grainés (une partie du visuel).

 

Etuis et Toiles : le coût

Si les toiles et aspects toilés restent parmi les matières les plus nobles pour réaliser un étui, les coûts de transformation peuvent être réduits en comparaison d’une carte plus basique.

Etui sur carte Texcard

Au final, on peut décliner le ranking approximatif suivant, du plus onéreux au moins cher :

  • Toile enduite laminée sur carton
  • Toile traditionnelle non-enduite (fibre naturelle) laminée sur carton pour application « étui »
  • Toile sur carton, qualité spéciale « étui » (généralement fibre synthétique)
  • Carte enduite polyuréthane ou acrylique
  • Carte flockée grainée
  • Carte vinylique grainée
  • Carte avec pelliculage à effet spécial (métallisé, iridescent, soft touch…)
  • Carte de création grainée
  • Carte imprimée / pelliculée

 

 

 

Quelques liens pour ceux qui veulent approfondir le sujet :

Site d’un spécialiste des toiles laminées sur carton pour les étuis : www.texcard.ch

Notre page présentant certaines de nos matières pour les étuis : www.acd-matieres.com

Site d’un des principaux fabricants européens de toile sur papier : www.bamberger-kaliko.com