La toile de charnières, sujet passionnant s’il en est, est pourtant très rarement abordé par la presse généraliste : à quand un article dans l’Express ou Libération ? Tabou ou peur de la page blanche ?

Toile de charnières : les contraintes techniques

La charnière en toile est couramment utilisée pour les coffrets au contenu lourd ou dans certains montages spécifiques.

D’un abord ingrat, la toile de charnières répond en fait à des impératifs techniques insoupçonnés mais néanmoins précis :

  • Coloris : elle doit pouvoir être déclinée en suffisamment de coloris pour se faire aussi discrète que possible à l’intérieur du coffret.
    Utilisation d'une toile de charnières sur un coffret

    Utilisation d’une toile de charnières sur un coffret

  • Résistance mécanique : no comment, c’est sa fonction de départ
  • étanchéité à la colle, qui ne doit pas pouvoir traverser
  • Surface toutefois suffisamment « ouverte » pour permettre une bonne adhésion de la colle
  • « nervosité » : elle ne doit pas réagir exagérément dès l’application de la colle (effet « tube » par reprise d’humidité)
  • Rigidité : elle doit avoir une main suffisante pour les applications automatiques ou semi-automatiques

 

Les contraintes commerciales

Et commercialement, la toile de charnières doit pouvoir s’adapter à de nombreux cas de figures, avec des approvisionnements possibles :

  • en rouleaux de grande laize (pour reprise au format au fur et à mesure de l’utilisation chez le cartonnier)
  • en rouleaux de petite laize (largeur de la charnière finie) / grand diamètre pour les grandes séries
  • en format (aux dimensions finies de la charnière)
  • en version auto-adhésive
  • en petites quantités, donc sur stock

 

Toile de charnières : un peu d’histoire

Texlibris (qui était le spécialiste français de la toile pour la reliure et le packaging) avait mis au point une qualité spécifique de lustrine (ou calicot) qui répondait à ces critères en tous points. Il s’agissait de leur référence Extand. Pendant des années, tous les cartonniers se sont fournis chez eux et en semblaient tout à fait satisfaits. Lors de l’arrêt brutal de leur activité l’année dernière, cette référence relativement annexe n’a pas trop attiré l’attention de leurs clients cartonniers.

Mais alors qu’ils ont pu trouver des substituts aux toiles de couvrure chez les confrères de Texlibris (dont je fais d’ailleurs partie), cette toile de charnières a été plus problématique, le cahier des charges ci-dessus en étant la raison principale.

La solution n’est finalement pas venue de fournisseurs traditionnels de toile, mais d’un fabricant plus obscur de toiles techniques et de consommables, la société KAST (Allemagne), très connue dans la reliure mais peu dans le packaging.

Après de nombreux essais, ils ont mis au point une gamme de 11 coloris standard qui répond parfaitement aux impératifs techniques et commerciaux précédemment cités. Et tout est disponible sur stock. Dans un élan poétique soudain, ils ont appelé cette gamme « D43 ».

 

A ce stade, j’ai du mal à réprimer une pensée émue pour ceux qui auront lu cet article sans un intérêt préalable pour ce sujet parfois aride…

Si par contre vous vous êtes découvert une passion pour la toile de charnières, vous pouvez avoir plus de détails :

  • En nous contactant tout simplement : contact
  • En visitant la page KAST sur notre site : KAST